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« Passeurs d’humanité »
Un film réalisé par Isabelle Serro
Et si cette crise migratoire était en fait une crise de notre humanité ?
En parcourant pendant plusieurs années les routes migratoires vers l’Europe, Isabelle Serro, reporter, rencontre des femmes et des hommes qui oeuvrent, de manière individuelle et spontanée auprès de ceux et celles qui ont pris le chemin de l’exil.
C’est très souvent, dans l’ombre et à l’abri des projecteurs, qu’elles entreprennent des tâches essentielles afin de faciliter le quotidien ou encore pour préserver le devenir de ces personnes en quête d’un refuge.
À Calais, au Royaume Uni, dans les Balkans, à Tanger, à bord de l’Aquarius au large des Côtes Libyennes, en Italie, dans la Vallée de la Roya, à Paris, elles secourent, elles hébergent, elles soignent, elles nourrissent, elles réconfortent.
En cette période, où l’aide citoyenne auprès d’ une personne exilée en détresse est susceptible d’être jugée comme un délit de solidarité, où l’accueil n’est pas au goût du jour, où la peur de l’étranger est plus forte que la soif de découvrir, la réalisatrice portent la lumière sur ces acteurs de l’ombre devenus des résistants d’une nouvelle ère, les garants de l’humanité de demain.
Données techniques
– Film documentaire d’une durée de 62 mn.
– La projection est suivie d’une conférence débat animée par la réalisatrice sous la forme
d’un échange avec les spectateurs.
– Prévoir entre 30 et 60 mn additionnelles.
– Déconseillé aux enfants < 10 ans.
– Projection possible avec des scolaires à partir de la classe de 4ème suivie d’un temps d’échanges avec les élèves.
– Il existe une version anglaise sous-titrée.
– Film remis sur disque dur en format .MOV ou en format DCP (Cinéma).
– Une exposition photographique peut être organisée en parallèle de la Conférence / Projection (tarifs sur demande).
Témoignages
L’avant première s’est déroulée en Janvier 2018 à Chamonix pendant le festival Remballe ta haine où la réalisatrice était l’invitée d’honneur.
Voici quelques réactions des institutionnels, de la presse et du public.
«Les lecteurs de l’Humanité ont déjà eu l’occasion de voir quelques-unes de ses photographies dans la publication de reportages réalisés à Calais ou sur l’Aquarius, le navire de SOS Méditerranée. Depuis quatre ans, sur les îles Grecques à quelques miles marins des côtes turques, dans les ghettos Marocains, sur la route des balkans, au sud de l’Italie comme au large des côtes libyennes et même en France, à Calais ou dans la vallée transfrontalière de la Roya, Isabelle Serro arpente tous les lieux où se joue le drame humanitaire des exilés. A chaque endroit, elle prend le temps de rester parfois plusieurs mois, de vivre avec ceux qui fuient, ceux qui leur tendent la main, les photographie et les filme.
De cette expérience au long court, est né le dimanche 14 janvier en avant-première, son film «Passeurs d’humanité». Son documentaire, pétri d’humanité, donne des visages à ces milliers d’exilés anonymes qui tentent désespérément de trouver refuge en Europe et à ceux qui quotidiennement, dans l’ombre, leur portent secours. Cette humanité pleine de vie est présente tout au long du film d’Isabelle Serro, au-travers de ceux qui, sur chaque zone où elle se rend, refusent les bras ouverts la logique du rejet qui anime les dirigeants européens. La photo- cinéaste, en rencontre tout au long de son parcours. Lorsqu’elle retourne à Calais au moment du démantèlement de la «Jungle ». Quand elle part séjourner dans le ghetto de Belgrade, tandis que les pays d’Europe centrale ferment leurs frontières. Où encore, en Italie, lorsqu’elle revient, l’été dernier, rendre visite à ceux qu’elle avait rencontrés un an plus tôt au large de Tripoli. Elle leur avait promis.
En 2015, Jean-Paul Mari, ancien grand reporter et Franck Dhelens, réalisateur ont été les premiers journalistes à sortir un film tourné à bord de l’Aquarius. il se nommait «Les migrants ne savent pas nager.» Isabelle Serro, lorsqu’elle retrouve en Calabre ceux qui ont été sauvés l’été précédent sur ce même bateau, passe plusieurs semaines avec eux sur la plage et leur apprend à nager.
La dernière étape de ce périple de quatre ans aboutie finalement à la frontière franco-italienne, dans la vallée de la Roya, où Isabelle donne la parole à Cédric Herrou, Pierre Alain Mannoni et d’autres solidaires moins connus… Tous Passeurs d’humanité. »
Extrait de l’article d’Emilien Urbach pour le journal L’Humanité 30 Janvier 2018
«Ce film magnifique, s’inscrit dans la continuité de l’exposition « crise humanitaire, crise d’humanité ». En parcourant aux côtés des hommes, femmes et enfants, les chemins insensés de l’exil et de l’inhospitalité, Isabelle donne la parole aux sans voix, aux exclus, interroge sans concession les responsabilités des Etats dans ce chaos humanitaire vulgairement appelé par les puissants : « la crise migratoire ». Pas moyen de s’échapper, le spectateur est cloué au siège. En choisissant d’alterner photos, vidéos, interviews et narration, elle réussit l’exploit de ne jamais prendre la place de celles et ceux qui souffrent et construit intelligemment et pédagogiquement son œuvre, tel un cri de résistance, en ne se contentant pas de filmer. Le spectateur opère consciemment ou inconsciemment une introspection douloureuse, mais nécessaire. Ce film au-delà des parcours migratoires, donne la parole aux résistants, citoyens d’aujourd’hui, qui refusent malgré les risques, ces situations de vie cauchemardesques. Avec beaucoup de dignité, de courage, d’abnégation et d’humanité, ils nous délivrent un message d’espoir, comme une voie à suivre en ces temps obscurs. Ce film est essentiel et honore ceux qui font ! Chapeau ! »
«Difficiles mais nécessaires : les témoignages de réfugiés que l’on découvre dans ce film sont parfois insupportables mais ils nous aident à mieux cerner les expériences inhumaines qu’ils ont dû endurer pour arriver jusqu’à nous. Pour se retrouver face à l’indifférence ou au rejet… Heureusement, les « Passeurs d’humanité » témoignent quant à eux d’une humanité bienveillante. Ce film (sans discours politique ou militant) révèle un visage complexe de l’humanité : des êtres qui souffrent, des pays qui ignorent ou rejettent, et des êtres qui accueillent et qui aiment. Un révélateur d’humanité donc (n’oublions pas qu’Isabelle est avant tout photographe) : aujourd’hui je peux être un ‘Juste’ moderne parce que j’ai eu la chance de naître libre dans un pays en paix. Il s’agit d’équilibrer la balance du hasard car nous sommes tous au final Syriens, Lybiens, Soudanais, Afghans… : humains. Merci pour cette prise de conscience !»
« Un film dur, réaliste, digne, qui nous mène sur les routes de ces migrants qui tentent de rejoindre un pays d Europe. Après avoir quitté leurs lieux de vie suite à la guerre ou la misère, ils doivent affronter les traitements les plus inhumains que l’on puisse imaginer sur la route, en mer, dans les ghettos. Une petite lueur d’espoir avec tous ces bénévoles qui, en transgressant les lois tentent de leur apporter un peu de réconfort et d’espoir. J’ai honte de notre pays, « des droits de l’homme », qui non seulement rejette ces réfugiés mais durcit encore les lois les concernant. Merci Isabelle pour nous avoir rapporté ce témoignage bouleversant. »
« Un documentaire important et nécessaire, de très grande actualité. Je ne peux que le recommander. Nous l’avons projeté à Luxembourg avec #WISE et Time For Equality, en présence d’Isabelle Serro et des Docteur Raphaël Pitti. Nous avons besoin de nous confronter autour des thèmes de la migration, de la solidarité, de retrouver cette Humanité qui nous unit tous, au delà des différences, de rejeter avec force le discours de haine qui semble prévaloir dans la politique et dans les médias, et d’agir en suivant nos principes et valeurs humanistes. »
« De la volonté d’être pudique sur les destins croisés des exilés, le film d’Isabelle Serro est poignant. Son discours nous interpelle par sa détermination à montrer l’incohérence des politiques migratoires européennes qui mènent une guerre psychologique face à l’arrivée de ces exilés, de la volonté de non-accueil de tous les pays de l’UE, des subventions données aux élites gouvernementales – corrompues – des pays d’origine qui ne redistribuent pas l’argent, de notre histoire coloniale qui a pillé les ressources de ces pays. Un sentiment de déjà-vu flotte à la surface. Et en toile de fond une mise en parallèle avec le processus de déshumanisation des juifs lors de la déportation. Car ce film a pour vocation de redonner des visages et des histoires individuelles, toutes uniques, aux froides statistiques… »
« Je sors de la projection….silence complet après la diffusion!!! des larmes, de la colère, de la révolte dans le public…..ce film est d’utilité publique….en espérant qu’il soit diffusé en masse….. bravo pour ce travail de fond, sans voyeurisme…juste rempli d’espoir et d’humanité…même si l’individualisme gagne du terrain….c’est souvent les minorités qui ont fait avancer l’Histoire… »