Tanganyika ou le droit à l’eau

Choléra, une fatalité ?

Comment donner de la visibilité à un fléau épidémique en zone rebelle ?

En 2017, à Uvira, en République démocratique du Congo, la lutte contre le choléra voit naitre un nouveau projet porté par la fondation Veolia. L’objectif de ce projet est alors de réhabiliter et d’étendre un réseau de distribution d’eau. En amont de cet immense chantier, une étude impact est lancée avec la London School of hygiène and Tropical medicine, pour mesurer, dans la durée, l’impact de l’apport en eau potable sur les épidémies de choléra dans cette région.

Le reportage c’est décliné en plusieurs phases sur le terrain entre 2018 et 2020, auprès des différents acteurs du projets : La Régideso, la London School of Hygiene and Tropical medicine à Londres, le Centre de traitement du choléra à Uvira, les épidémiologistes, la Professeure Rita Colwell de l’Université du Maryland, Le Professeur Didier Bompangue de la faculté de médecine de Kinshasa, l’Agence française de développement, les ONG Oxfam et ADIR ainsi que la population de la région du sud Kivu.
Le reportage s’est décliné en prises de vue ( photos, vidéos, drone) sur plusieurs années pour suivre l’avancée des travaux entrepris par la fondation mais aussi pour en apprécier toute l’évolution et l’impact sur la maladie du choléra.

Ces reportages ont fait l’objet de plusieurs supports multi médias visibles sur YouTube (Voir plus bas), de publications dans la presse scientifique et d’expositions grand public à l’international.
C’est toute l’originalité de ce projet, qui est initié avant le début des travaux, par un état des lieux visuels et sonores, puis avec les différentes phases des travaux pour terminer avec les résultats de l’étude impact. C’est à la fois un travail d’archivage et de valorisation de cette entreprise colossale.
La zone est identifiée comme à risque car elle est le siège d’intenses conflits armés avec de nombreux enlèvements. La réalisation des différents reportages s’est donc faite en respectant les règles de sécurité afin de ne pas mettre l’ensemble de l’équipe sur place en danger. J’ai rapidement souhaité faire un travail en profondeur auprès des populations victime de ces épidémies et futures bénéficiaires de ce projet vital et ambitieux.
Faire le choix de pénétrer au coeur même de la problématique afin d’en illustrer les conséquences et les attentes, s’est révélé avec le temps, un pari gagnant pour rendre compte en images de cette réalité tant éloignée de nos priorités sur d’autres continents.

Récompenses :

 1er prix des Nuits photographiques de Selma 
(Alabama) – Décembre 2020

– Lauréate aux Photographies de l’année APPPF : Catégorie Humaniste
(France) – 2019

3e prix aux Photographies de l’année APPPF : Catégorie reportage
(France) – 2019