SOS en Méditerranée

Comment témoigner d’une des plus grande crise humanitaire de notre siècle ?

     L’association SOS MEDITERRANEE a vu le jour lorsque considérant qu’il n’existait pas de dispositif de sauvetage suffisant en mer Méditerranée pour faire face efficacement, dignement et de manière pérenne, à l’afflux de bateaux de migrants en détresse.

     C’est face à cette situation dramatique que cette association civile européenne s’est mis rapidement en place pour procéder au sauvetage de ces personnes en mer Méditerranée en affrétant un navire : l’Aquarius.

     Être reporter à bord d’un navire de sauvetage, comme l’Aquarius c’est être le ou la témoin oculaire d’une catastrophe se déroulant loin du grand public, en haute mer. C’est avoir un accès direct, de jour comme de nuit pendant prés de trois mois pour ma part, à l’information en passerelle, à bord des canots de sauvetage, avec les marins sauveteurs, sur le pont avec les équipes. C’est établir la délicate mise en relation avec les rescapés.

     Lors de cette mission, je me suis employée à expliquer aux personnes secourues le pourquoi de ma présence et de mes photographies. Il a toujours été essentiel pour moi de préserver la dignité de chacune d’entres elles. J’ai également pris grand soin de m’intégrer aux équipes de sauvetages mais également auprès des soignants sans être un poids supplémentaire. Être témoin sans être une entrave au bon déroulement des opérations.

     À mon arrivée à bord, j’ai suivi une formation aux gestes de premier secours. En cas d’extrême urgence, notamment lors de sauvetages impliquant de nombreuses personnes tombées à l’eau, en hypothermie ou en arrêt cardiaques, les sauveteurs peuvent avoir besoin d’une aide supplémentaire. Même si je considère que le travail de témoin est crucial, il m’est arrivé à plusieurs reprises d’abandonner mon équipement pour porter main forte lors d’opérations délicates.

     Les supports visuels réalisés (photographies, vidéos) ont pour objectif d’être des éléments d’information pour SOS Méditerranée et pour Médecins sans frontières mais aussi pour témoigner auprès du grand public d’une des plus grandes crises humanitaires de notre siècle (Plaidoyer)Le rôle des reporters, des journalistes, à bord des navires de sauvetage, est essentiel, car il rend visible et audible, une catastrophe humanitaire qui se déroule chaque jour, en Méditerranée, à l’abri des projecteurs.